Notre association est régulièrement sollicitée afin de solutionner des problèmes de surpopulation de chats errants, et nous essayons d’apporter au maximum une réponse en fonction de nos capacités matérielles et surtout financières.
Nous sommes souvent confrontés des chats très craintifs, donc non adoptables, aussi nous posons comme préalable qu’ils puissent rester sur leur lieu de vie aprés stérilisation et identification.
Il nous semble évident, que si nous sollicitons régulièrement votre grande générosité, il est normal en retour
de vous expliquer en détail cette partie de notre travail.
Nous vous proposons donc de vous faire vivre un «chantier» de trappage réalisé par nos soins… !
En 2023, nous avons répondu à un appel à l’aide de personnes qui possèdent une maison, sur un très grand terrain à la campagne, près de Poitiers.
Ce terrain de jeux idéal pour les chats accueille au moins une vingtaine de chats errants qui bien sûr, ne sont pas stérilisés et donc se reproduisent allégrement.
Les propriétaires acceptent de laisser les chats actuels sur leur propriété, mais sont conscients qu’il faut absolument les stériliser afin de stopper la prolifération.
Après une visite pour estimer la situation, nous constatons que la propriété comporte beaucoup de granges, dépendances, de tas de bois, etc… Par contre, les chats, s’ils ne se laissent pas approcher, osent se montrer, cela est déjà un 1er point positif.
Le 2ème bon point est qu’ils sont régulièrement nourris à un endroit bien défini, ils ont donc des habitudes … !
Nous pouvons donc objectivement penser que si l’on cesse le nourrissage la veille du trappage, ils seront présents au rendez-vous (du moins les plus téméraires) et que les premières interventions seront certainement assez faciles.
Il s’agit de voir les disponibilités des vétérinaires afin de définir les soirs de trappage (la veille des rendez-vous).
En effet, les chats doivent être à jeun le matin de la stérilisation, toutefois nous essayons de réduire au maximum le temps qu’ils passeront en cage afin de ne pas trop les stresser.
C’est pour cette raison que nous ne les capturons que la veille au soir.
Cela ajoute une pression supplémentaire sur nos épaules, car nous avons aussi à cœur de ne pas bloquer des créneaux aux vétérinaires et de ne pas les honorer !
Dans ce cas précis, nous obtenons : 19 rendez-vous sur 3 semaines consécutives, nous ferons ensuite le point en fonction du nombre de chats restant à attraper.
Le but est de faire entrer un chat dans notre cage-trappe, pour cela nous plaçons de la pâtée au fond de la cage afin que le minou soit attiré.
Lorsque le chat arrivera au milieu, il suffira qu’il pose une patte sur la pédale centrale afin que celle-ci déclenche la fermeture de la porte.
A ce moment là, le chat se sent piégé et s’affole, c’est pourquoi il nous faut agir très rapidement afin de recouvrir la trappe d’un drap.
Reste alors la partie la plus délicate, c’est à dire à transférer l’animal dans une cage de transport.
Le but étant qu’il passe le moins de temps dans la trappe afin d’éviter le stress et des potentielles blessures.
Pour cela, nous plaçons une cage devant la porte coulissante de la trappe afin qu’il puisse entrer dans la cage et refermons très rapidement la cage de transport.
Ainsi il sera prêt à être conduit chez le vétérinaire. Une fois la cage bien couverte le chat ne bouge plus du tout.
Le lendemain matin, il sera stérilisé et relâché le soir même, ou le lendemain matin et il sera ainsi prêt pour sa nouvelle vie, bien plus calme qu’auparavant.
Comme prévu, ne connaissant pas encore, ni nos intentions, ni nos cages-trappes, les chats sont nombreux au rendez-vous et rapidement, nous capturons nos 2 chats.
Cependant, il ne s’agit que de 2 mâles (bien plus rapides à opérer que des femelles) et connaissant la flexibilité de notre vétérinaire, nous décidons d’en prendre 2 supplémentaires.
Demain matin à l’ouverture, nous déposerons les 4 mâles pour castration et tatouage.
Dés 9h00, nous déposons donc, chez le vétérinaire, les 4 chats (à jeun) capturés la veille au soir.
En soirée, nous passons les récupérer alors castrés et tatoués, puis nous retournons trapper 2 chats pour le lendemain matin.
Cette fois encore le trappage sera assez rapide (1h00 environ) et nous prenons 1 mâle et 1 femelle.
Ceux-ci seront donc déposés chez le vétérinaire le lendemain matin et récupérés le soir pour être relâchés.
La femelle s’avérera être gestante: Déjà une portée de chatons évitée à court terme !
Précisons qu’ils sont relâchés le soir même lorsqu’il n’y a aucun danger pour eux (surtout de circulation).
Dans le cas contraire, ils ne sont relâchés que le lendemain matin.
Nous sommes donc le mardi soir et le prochain trappage est programmé pour jeudi soir.
Pour ce 3éme jour de trappage, nous avons 4 rendez-vous prévus cependant nous avons déjà 1 chatte gestante récupérée ce jour.
Donc nous tentons de prendre 3 autres chats.
Cette fois encore la tache ne sera pas très compliquée et en 1h00 environ les 3 chats seront en cage. Il s’agit de 2 mâles et une femelle.
Notre bilan de la première semaine se résume donc à 7 mâles et 2 femelles.
En effet, généralement les mâles se posent moins de questions que les femelle et leur estomac prime sur leur cerveau.
Nous allons donc poursuivre les trappages durant les semaines suivantes afin de stériliser tous les chats et les chattes.
Les temps de trappages vont progressivement s’allonger et nous serons amenés à reprendre des chats déjà stérilisés, que nous relâcherons immédiatement.
Le plus dur va donc commencer, mais le principe restera identique.
Au final, après 1 mois de trappage, le bilan sera finalement supérieur à celui prévu (souvenez vous : d’une vingtaine).
En effet ce sont 32 chats adultes (16 mâles et 16 femelles majoritairement gestantes) qui auront été capturés, stérilisés, identifiés et déparasités.
Nous ne sommes alors qu’au tout début du mois d’avril, ce qui laisse aisément imaginer (avec effroi) le nombre de naissances qui se seraient produites jusqu’à la fin de l’année … et encore plus les suivantes !
NOTA :
Nous tenons à signaler que dans ce cas précis cela n’a rien coûté à l’association (hormis de nombreuses heures de trappage en présentiel), car, ce qui est rarissime, les propriétaires ont assumé entièrement les frais vétérinaires !
Dans la très grande majorité des cas, les demandeurs n’ont pas, ou très peu, les moyens de financer ces stérilisations pour des chats, qui rappelons le, ne leur appartiennent pas !
Mais chaque fois qu’elle le peut, notre association intervient quand même et cela grâce à l’aide de fondations, des collectivités (parfois) et surtout des dons des particuliers. Sans cela les situations n’iraient qu’en empirant !
Chacun d’entre nous est susceptible de se trouver dans cette situation et si rien n’est fait le plus rapidement possible, cela peut devenir une gène importante pour les riverains, puis rapidement, avec une prolifération exponentielle : un enfer … !